noire locale ?

Une abeille "noire locale" qui n'en est plus une

Pour bien comprendre le problème actuel de l'abeille mellifère endémique

Dans le nord de la France, beaucoup d'apiculteurs parlent encore "d'abeille noire" alors que leurs colonies d'abeilles locales (pour certaines bien foncées) sont fortement métissées avec les races productives étrangères utilisées pour l'apiculture professionnelle (italiennes, slovènes, caucasiennes, Buckfast ...) et n'ont plus les caractéristiques de la sous-espèce pure noire (morphologie, couleur, structure du couvain et des réserves, comportement, douceur, autonomie ...).

Dans le nord de la France, aujourd'hui seul l'écotype régional "Chimay-Valenciennes", préservé par le Conservatoire de Chimay depuis 30 ans (Hainaut-Belgique), constitue la dernière population d'Abeille Noire de grande pureté disponible.

 Difficulté de conserver l'Abeille Noire et de s'en procurer

Le réseau Abeille Noire des Hauts de France (ANHdF) s'est engagé, côté français, dans la multiplication des différentes lignées de l'écotype "Chimay-Valenciennes" fourni par le Conservatoire Abeille Noire de Chimay (Asbl Mellifica). Cette abeille mellifère indigène a conservé ses adaptations spécifiques au nord de la France et à la Belgique.
Les membres du réseau ANHdF cherchent à préserver au sein de leur rucher cette sous-espèce menacée. Dans ce cadre, l'évaluation des colonies est constante (sur de nombreux critères complémentaires) afin de multiplier les seules reines de lignées conformes, tout en prenant soin de préserver la diversité génétique spécifique de cette sous-espèce.

Dans cette perspectives deux solutions opposées existent. L'une sélectionne fortement les lignées des reines (l'insémination artificielle avec des mâles choisis) et qui ne doit pas être répété souvent au risque de créer un appauvrissement génétique, et une seconde qui laisse faire la nature spécifique de l'abeille (la fécondation naturelle par un mélange aléatoire de mâles) qui conserve la diversité génétique existant au sein de la population de l'écotype "Chimay-Valenciennes" (principal rôle du Conservatoire de Chimay).

Sauvegarder un patrimoine naturel régional menacé

Le réseau ANHdF s'appuie sur les 2 techniques de fécondation afin de préserver la sous-espèce et l'écotype régional :

1. en favorisant la maîtrise par quelques membres de la technique de l'insémination.
2. en créant des stations de fécondation régionales sécurisées, permettant aux membres du réseau de venir déposer des ruchettes avec des reines vierges dans des espaces suffisamment maîtrisés pour garantir un maximum de fécondations de qualité (les mâles proviennent de colonies disposées sur les abords des stations avec des reines pures noire de qualité "Chimay-Valenciennes" renouvelées chaque année afin d'assurer localement un brassage des gènes).


Vouloir posséder de l'Abeille Noire indigène et non sélectionnée dans son rucher est un choix individuel. Il nécessite d'accepter de posséder des colonies moins productrices de miel, n'exploitant pas toutes les miellées, se multipliant moins facilement, qu'il faut accompagner dans leur développement. Moins gourmandes, plus autonomes, vivant depuis des millénaires avec les autres abeilles sauvages, ces colonies ont les capacités de subvenir seules à leurs besoins, sans intervention répétée de leur apiculteur. Ces caractéristiques font de l'Abeille Noire indigène une abeille parfaitement adaptée aux besoins des apiculteurs amateurs désireux de posséder une ou plusieurs ruches sans trop avoir à s'en occuper (les connaissances de base du suivi sanitaire d'une colonie sont toutefois indispensables)


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